L’architecte de la Villa Cavrois, Robert Mallet-Stevens, a commencé sa carrière en 1907. Influencé par l’architecture de Josef Hoffman et la Sécession viennoise, il s’est rapidement distingué pendant ses études à l’École spéciale d’architecture en défendant une vision moderne et rationnelle de l’architecture qui refuse l’ornement. Retrouvez d’autres informations ici.

Dans les années 1920, Mallet-Stevens, architecte curieux et polymorphe, actif dans divers domaines pour l’industrie et le commerce, conçoit des vitrines et des magasins. De cette expérience, il a gardé un concept novateur d’éclairage qu’il a traité comme un matériau à part entière.

Parallèlement, il a conçu les décors d’une vingtaine de films, dont L’Inhumaine (1924) et Le Vertige (1927) de Marcel L’Herbier. Il développe une vision de la décoration intérieure mise en scène par la psychologie des personnages.

L’exposition de 1925 met Mallet-Stevens sous les feux de la rampe : l’architecte signe plusieurs pavillons et équipements qui se distinguent par leur modernité, comme les pavillons touristiques. La place cubiste, créée avec les frères Martel, fait scandale.

Mallet-Stevens, son nom et son œuvre restent essentiellement liés à l’architecture domestique bourgeoise. En 1922, Paul Poiret lui commande une villa, qui reste inachevée. Entre 1923 et 1928, il conçoit une résidence pour le comte de Noailles à Hyères. En même temps, il conçoit un ensemble résidentiel pour la rue qui porte son nom dans le XVIe arrondissement de Paris.

La Villa Cavrois, construite entre 1929 et 1932, marque l’aboutissement de sa réflexion : grâce à la confiance que lui accordent Paul et Lucie Cavrois, Mallet-Stevens réalise un chef-d’œuvre, en concevant à la fois le bâtiment, son intérieur et son mobilier ainsi que le parc.

Tout au long de sa vie, Mallet-Stevens a travaillé à une architecture véritablement moderne. Voir cet article sur le portrait de Walter Gropius. Ses nombreux ouvrages écrits, défendant les réalisations de ses contemporains, en témoignent. Cet engagement se traduit également par la création de l’Union des Artistes Moderne (1929) et de la revue L’architecture d’aujourd’hui, que Mallet-Stevens a contribué à fonder et dans laquelle il a tenu une place importante.

Au tournant des années 1930, Mallet-Stevens est, avec Le Corbusier, l’un des architectes les plus en vue. Malgré son importance dans la construction de la pensée architecturale moderne, son œuvre tombe progressivement dans l’oubli après sa mort en 1945.