De nombreux métiers s’inscrivent dans le champ du design. Liés les uns aux autres, ils permettent de faire vivre cette pratique. 

Focus sur l’un d’eux : éditeur de mobilier, une activité aux multiples facettes.

L’investissement :

L’éditeur de mobilier est un maillon clé dans la production d’objets de designers. 

Comme dans l’univers du livre, l’éditeur est celui qui finance la production d’une œuvre d’auteur en laquelle il croit.

Dans le cas du design, l’éditeur est donc celui qui prend en charge financièrement la production d’un meuble ou d’un objet. 

Généralement les éditeurs de design contemporain sont des marques reconnues comme tels : Ligne Roset, Cinna en France, Kartell, Alessi en Italie. Ces grandes marques produisent de grandes séries.

Mais l’éditeur peut aussi être le designer lui-même, on parle alors d’auto-édition. Le designer finance lui-même la production des pièces qu’il a dessinées. Le nombre de pièces produites est alors plus limité.

L’éditeur peut également être une galerie. Elles sont de plus en plus nombreuses à éditer des pièces de designers, le plus souvent en édition limitée.

La fabrication : 

Dans certains cas, l’éditeur endosse le rôle de fabricant. Le plus souvent ce sont des maisons d’édition bien développées qui ont leur propre chaîne de fabrication, car cela a un coût qu’il faut pouvoir supporter. Ligne Roset, grande maison française d’édition de meubles a ses propres usines de fabrication. D’ailleurs, à l’origine en 1860, Ligne Roset était une fabrique de cannes en bois pour ombrelles. Ce n’est que plus tard que l’entreprise se tournera vers la production de mobilier et seulement à la fin des années soixante qu’elle s’ancrera pleinement dans l’univers du design contemporain.

Lorsque le designer s’auto-édite, il peut être le propre fabricant de ses pièces mais cela reste rare. Piet Hein Eek, jeune designer néerlandais reconnu, fabrique ainsi lui même ses pièces.

Dans les autres cas, la fabrication est affaire de sous-traitance avec d’autres entreprises.

La distribution :

Une fois l’objet produit, il faut le diffuser. Le rôle de l’éditeur est alors de mettre en place et entretenir un réseau de distribution qui va lui permettre d’écouler les pièces éditées. Certaines marques, généralement les plus reconnues, peuvent avoir leurs propres enseignes (Roche Bobois par exemple) ou bien elles diffusent leurs produits via des revendeurs indépendants spécialisés.

« Splash », Kristian Aus, édité par B-Line, spécialiste du plastique.

La communication :

L’éditeur doit savoir communiquer pour représenter les créations qu’il produit. 

Cette communication passe par de multiples canaux. Fin stratège, l’éditeur analyse et choisit les meilleurs moyens qui s’offrent à lui pour mettre en avant ses produits. Il doit savoir mettre en place de véritables plans de communication, garants de sa prospérité.

Globalement cette communication passe par la presse, les salons, le choix des bons revendeurs et la mise en place d’évènements.

L’identité :

A chaque éditeur une identité, véritable ADN. Cette signature est essentielle pour se distinguer parmi tant d’autres.

Cette identité se caractérise surtout par : 

– le type de projets édités (mobilier pour la maison ou pour les collectivités, objets décoratifs, art de la table ( voir l’article couvert en argent poinçon ) cuisine, salles de bain, luminaires, etc.),

– le choix d’un matériau de prédilection (meubles en bois, meubles en plastique),

– le style des meubles édités (lignes fluides ou lignes strictes, exubérance ou sobriété),

– le niveau de gamme des produits (grande qualité de finition ou qualité moindre),

– l’échelle de la production (grande série, petite série, sur mesure, édition limitée), 

– la ligne éditoriale choisie (volonté de n’éditer que des jeunes designers, choix de ne produire qu’en France),

– les stratégies commerciale et de communication misent en place (vente des produits dans les boutiques « tendance » exclusivement, absence de communication ou communication à outrance).

L’éditeur est donc sur plusieurs fronts et c’est ce qui fait de lui un maillon incontournable dans la naissance et le succès d’un projet de designer. Dès lors qu’il tient un projet auquel il croit, l’éditeur devient un véritable touche-à-tout pour transformer une esquisse en un véritable objet.

Aujourd’hui le monde de l’édition est en pleine effervescence à l’image du design qui se démocratise de plus en plus ces dernières années. 

Face à un tel engouement et aux nouveaux moyens de communication, de nouvelles approches du métier d’éditeur se mettent en place : sur le net, l’initiative engagée par L’Usine à Design pour offrir la chance à tout un chacun de peut-être voir un de ses projets prendre vie ou pour permettre à chacun de personnaliser le meuble qu’il souhaite avoir dans son salon est une tout nouvelle manière d’éditer le design.